Entrevue avec Hélène Morais, PCCpar Lyne Girouard, PCC
Depuis quelques années, après le congrès, j'interview des membres d'ICF Québec qui y ont participé. Cette année, j'avais envie de vous présenter un coach qui avait préparé un atelier spécifiquement pour le congrès. J'ai donc demandé à Hélène Morais, PCC, qui a gentiment et généreusement accepté de se prêter à l'exercice.
Commençons par les présentations d’usage. Hélène, depuis combien de temps es-tu coach ? Comment es-tu venue au coaching ?
Je coache depuis maintenant 7 ans en incluant mes deux années de formation. C’est en septembre 2006 que j’ai commencé ma formation en coaching à Ottawa avec l’école Integral Coaching Canada, formation exigeante et stimulante qui s’est étalée sur deux ans.
Je suis venue au coaching après une belle carrière dans la fonction publique québécoise dans le domaine de l’administration de la santé et des services sociaux. C’était à la fin d’un mandat où j’avais le choix entre accepter d’autres responsabilités administratives ou prendre ma retraite et réaliser d’autres projets. La décision a été longue à murir et le choix très heureux...
Un ami qui m’avait enseignée a joué le rôle de bougie d’allumage et j’ai aussi fait appel aux services d’une coach pour passer à travers une transformation organisationnelle et cette transition. Lorsque ma décision a été prise d’aller vers le coaching, j’ai commencé à faire des recherches pour trouver l’école qui me conviendrait. En fouillant sur ICF, ce sont les fondements du coaching intégral qui m’ont attirée le plus. L’approche est globale et tient compte de la personne dans son entier. On accompagne la personne dans le changement en intégrant différents aspects du développement humain : émotif, relationnel, spirituel, cognitif, moral et somatique.
Je coache principalement des dirigeants et des gestionnaires (et leurs équipes) du domaine de la santé et des services sociaux et d'autres secteurs publics et aussi en entreprises privées.
Quelle place tient le congrès dans ton développement professionnel? Es-tu une inconditionnelle? Une occasionnelle?
Je voudrais être une inconditionnelle et dans les faits, je suis une occasionnelle. Je m’inscris toujours mais parfois d’autres obligations de dernières minutes m’amènent ailleurs. Et ce que ça m’apporte? Eh bien, ce sont de nouvelles connaissances en coaching, la possibilité d’échanger des expériences et un sentiment de solidarité avec la communauté des coaches du Québec et d’ailleurs.
Cette année, tu as préparé et animé un atelier au congrès : Les changements en coaching : aller au-delà des croyances et des émotions limitatives, qu’est-ce qui t’a motivée à présenter un atelier pour le congrès et à choisir ce thème en particulier ?
J’avais le goût d’apporter ma contribution au rendez-vous annuel des coaches québécois, le goût d’y jouer un rôle actif. Le congrès annuel d’ICF Québec est un événement important pour le développement de notre profession au Québec. Bien que j’aie déjà été impliquée au sein de ICF Québec, j’en étais à ma première expérience à titre d’animatrice d’un atelier au Congrès.
Par ailleurs, j’avais quelque chose de nouveau à apporter. Dans la dernière année, j’ai suivi une formation intensive sur la compétence somatique comme ressource pour le changement en coaching. Pour moi ça été une découverte fantastique! Intégrer le corps dans la conversation de coaching pour favoriser une plus grande conscience et soutenir des changements durables. J’avais envie de partager cette approche simple et efficace ainsi que ses bénéfices avec d’autres coaches. Je voulais également connaitre l’intérêt de cette approche auprès des autres coaches.
Finalement, je me suis lancé un défi! Je voulais offrir un atelier de nature expérientielle tout en en mettant en pratique moi-même les qualités de cette approche que j’avais apprise : être soi-même, pleinement présent, faire appel à la sagesse du corps, avoir une présence réflexive et intégrer l’être entier. Formidable défi ! C’est une chose de coacher des individus et des équipes. C’en est une autre que d’animer une activité de développement pour des coaches !
De façon plus pragmatique, combien de temps de préparation, recherches et autres y as-tu mis ?
C’est difficile à dire parce que ça s’inscrit dans tout mon cheminement des dernières années et particulièrement de la formation de la dernière année. J’ai préparé un premier scénario au printemps, l’ai laissé mijoté pendant l’été. J’ai consulté mon professeur et une personne de confiance. Je n’ai conservé que les éléments où j’étais pleinement à l’aise et qui selon moi, favorisaient le mieux un apprentissage par l’expérience. J’ai donc construit la trame de fonds dans ce sens : partie cognitive, expérience de la compétence somatique, prise de conscience de croyances limitatives et apprentissage d’un outil pour aller au-delà de ces croyances en faisant appel à la compétence somatique.
Que t’a apporté à toi personnellement le développement puis l’animation de cet atelier ?
Une activité de développement pour moi-même c’est clair! Avoir à partager des connaissances et son expérience lors de l’animation d’un atelier, forcément ça demande de les maîtriser et de les approfondir ces connaissances. C’est très formateur!
J’ai vraiment apprécié l’ouverture, l’attention, l’écoute et l’engagement des participants. L’intérêt manifesté et leur pleine participation étaient très stimulants et réconfortants pour moi. Ils voulaient apprendre et expérimenter. J’ai eu beaucoup de plaisir et de satisfaction tant au contact de cette ouverture qu’à constater l’impact de cette approche sur eux.
Finalement, un autre bénéfice pour moi a été la confirmation de mon intention de poursuivre dans la voie de l’animation et de l’enseignement auprès des coaches.
En terminant, si tu avais un message à transmettre aux coaches pour leur donner le goût de soumettre une activité pour le congrès, ce serait lequel ?
Allez-y, faites-vous confiance, c’est une formidable expérience! Plus précisément, j’ai trois suggestions à partir de mon expérience :
Choisir un thème qu’on connait bien et qu’on aime passionnément : L’expertise donne de la confiance et la passion est contagieuse. Être soi-même, donner des exemples tirés de notre pratique, ça soutient la compréhension et l’intégration du message !.
Être rigoureux et bien se préparer : Je me suis demandé quel était mon intention et quels étaient les objectifs visés? J’ai par la suite, préparé le plan de l’atelier tout en demeurant ouverte et flexible à le modifier pour mieux m’adapter aux besoins spécifiques du groupe auquel il serait offert. J’ai également testé l’atelier au préalable auprès de gens de confiance et obtenu leur feed-back. Très riche expérience!
S’engager à connecter avec les participants en tant que groupe : Ça a voulu dire de m’engager à ce qu’ils maîtrisent le plus possible le contenu , d’être présente aux besoins des individus et surtout au groupe , avec toute sa diversité : les expériences et attentes sont multiples, certains sont actifs et satisfaits alors que d’autres sont plus distants et peut-être plus sceptiques.. . Cela voulait dire aussi d’être présente à mes propres besoins, jugements et anticipations. Tout un exercice d’ouverture, d’authenticité et de vulnérabilité! Mais quel exercice!
Un grand merci à toi Hélène pour nous avoir permis d’entrer ainsi dans ton univers en toute ouverture et authenticité!