15 décembre 2010

La question puissante outil majeur d'ouverture de consciencepar Marcel Gemme, MCC

Bien qu'on l'utilise parfois à d'autres fins, par exemple en contexte  pédagogique pour favoriser l’acquisition de connaissances, le but d'une  question consiste habituellement à combler une lacune de connaissance chez  l'émetteur, quant à un sujet donné. En coaching, le rôle de la question est  très important et s’étend bien au-delà de l’acquisition de connaissances par le  coach. En fait, la question puissante vise surtout à élargir la conscience du  client. La maîtrise de la technique des questions est donc une habileté  observable chez tout coach compétent.

Caractéristiques d’une question puissante

La question puissante est :

  • Ouverte
  • Simple et courte
  • Significative pour le client et reliée à son expression  immédiate
  • Relative à des enjeux importants
  • Éclairante (porteuse de sens)
  • Inattendue pour le récepteur
  • Parfois surprenante

Une  question puissante génère normalement un silence (de réflexion) chez celui qui  la reçoit ou une expression du style : « Hum ! Bonne question !  ». Si la réponse vient trop rapidement, la question n’était pas puissante.   Lorsqu’une  question n’est pas puissante, elle est dite « banale».

Impacts d’une question puissante

  • La question puissante agit comme un révélateur. Elle déclenche le  dévoilement d’éléments inconnus et ajoute à la conscience et à la perspective  (croyances, émotions, perceptions, etc.) du client.
  • Elle peut inviter à se dépouiller de  ses propres filtres pour observer la  réalité avec plus d’objectivité.
  • Elle invite à conscientiser et parfois à  réviser ses postulats.
  • Elle peut favoriser une perception plus juste.
  • Elle peut permettre d’atteindre plus de  profondeur.
  • Elle peut modifier la lecture de la  réalité et ouvrir sur de nouveaux horizons.
  • Elle peut faire exécuter un bond  quantique, une percée.
  • Elle peut donner du recul et parfois  déverrouiller les certitudes.
  • Elle favorise la prise de conscience et  du coup suscite la découverte.

La question banale offre peu de valeur  ajoutée. Elle suscite souvent l’expression d’informations déjà connues du  questionné. Elle prend la forme d’une demande d’information, questionne sur la  situation, se centre sur l’aspect anecdotique du problème ou suggère des  solutions, conseille, reste en surface et, finalement, a  peu d’impact sur les perceptions et  l’atteinte de l’objectif du client.

La question puissante et la présence

La question  puissante émerge d’abord et avant tout d’une présence de qualité supérieure,  c’est-à-dire présence à l’autre et à soi, accueil et ouverture à ce qui est.  Lorsqu’un coach n’est pas présent, c’est qu’il est captif de son propre cadre  de référence. Dans ces conditions, il creuse dans son propre savoir pour  trouver la question qui fera « avancer » son client et surtout qui le rassurera  lui-même sur ses propres compétences.

Lorsque le  coach est uniquement dans le moment présent, en contact avec la réalité  exprimée verbalement ou non par son client, lorsqu’il est en empathie,  lorsqu’il offre une écoute active, il devient possible de laisser la question  émerger librement, comme si elle était issue de l’espace du coaching. Cette  acuité et cette fluidité ne sont liées à aucun effort, aucune volonté personnelle.

L’art et  l’habileté de la présence s’acquièrent tout au long de la vie. Ce n’est pas  congénital.  C’est donc améliorable pour  qui le souhaite. Pour développer ses habiletés de coach, il importe donc de  rester vigilant et de se donner des moyens de développer sa présence à chaque  séance.

Pour bien questionner, il faut savoir  écouter

En coaching, une écoute de qualité supérieure est  primordiale. Elle augmente significativement les chances du coach de saisir la  totalité des messagesexprimés. Cette  écoute est un élément important de la présence et elle représente le jardin où  pousseront les questions puissantes. Par totalité des messages, on entend les  croyances et les émotions sous-jacentes, autant que le contenu intellectuel à  proprement parler (les éléments anecdotiques racontés et les idées émises).  L'écoute active implique donc chez le coach de :

  • centrer son attention sur ce       qu’exprime le client, verbalement ou non;
  • accueillir sans jugement ce       que le client communique, du moins dans un premier temps ;
  • chercher à saisir au-delà       des mots, c'est-à-dire à comprendre ce que son client croit ou éprouve à       propos de ce qu’il exprime ;
  • reformuler ce qu'il a       compris de ce que son client lui a communiqué. La reformulation n'est pas       uniquement la redite en des mots différents du message reçu (ce que       j’appelle la reformulation perroquet). En reformulant également les       croyances ou les émotions en présence, le coach favorise l’élargissement       de la conscience de son client. C’est pourquoi on parle ici de reformulation       révélatrice.

Coach et coaché sont alors en contact avec les enjeux  réels.

Voici une liste de comportements qui pourraient servir  de base à une écoute active.

  • Être « présent ».
  • En face à face, regarder la personne qui parle et diriger son attention  sur elle.
  • Au téléphone, écouter aussi le débit et le ton de la parole, la  respiration, les silences, etc.
  • Arrêter de parler soi-même (un coach compétent parle au plus 40% de la  durée d’un entretien).
  • Être objectif : une opinion est une opinion, un fait est un fait.
  • Découvrir l'idée maîtresse (l'essentiel du message).
  • Découvrir le but de la communication.
  • Réagir s'il y a lieu.

En conclusion, qu’est-ce que vous empêche de pouvoir poser des questions  encore plus puissantes ?

Marcel Gemme, MCC MCC, MSS, Coach professionnel certifié