15 juin 2011

Méditation sur l'hygiène du coachpar Lyne Leblanc, PCC

Avant de partager avec vous mes réflexions sur ce  sujet, définissons d’abord ce que j’entends ici par « l’hygiène » du  coach. Nous partons du principe qu’il s’agit d’un certain nombre de balises que  nous mettons pour nous sentir en accord avec nous-mêmes dans notre vie.  Admettons au départ que l’hygiène de vie peut avoir une « teinte »  différente en fonction de nos besoins personnels pour se sentir en équilibre.

Et, au-delà de ce que je suis comme personne, quelle  responsabilité ai-je, comme coach, de m’occuper de cela? Pour reprendre ce  qu’exprime Robert Dilts dans sa définition du leadership : « le coach  est un exemple ». J’entends par là, être en congruence avec ce que je fais  comme métier, pouvoir inviter la personne coachée à respecter sa propre hygiène  personnelle et l’inspirer dans ce sens par mon attitude.

En tenant compte de ce qui précède, je pose donc la  question : « de quoi ai-je besoin, comme personne, pour sentir que je  suis en phase avec moi et avec les autres au niveau physique, mental et  spirituel ? ». 

Je suis, personnellement, très interpelée par cette  notion. Je constate que ceci est également partagé par mes pairs à travers ma  pratique de supervision.

Le corps est une superbe machine! Qu’est-ce qui me rend  attentive à donner à cette machine ce dont elle a besoin? La vie personnelle  (famille, enfant(s), amitiés, etc..) demande de l’attention, de l’énergie, du  temps. Loin de m’en plaindre, je suis là de tout mon cœur, ces personnes sont  importantes dans ma vie. Et, qu’est-ce que je me réserve à moi ? Qu’en est-il  des choses aussi basiques que l’alimentation, le sommeil, l’exercice physique, les  moments de détente?

Pour celui ou celle qui bénéficie d’une santé de fer  et d’une énergie débordante, le défi est d’autant plus grand puisqu’il ne voit  pas toujours venir l’état de fatigue.

Le coach qui se trouve dans un environnement  professionnel où il est seul maître à bord, a une latitude sur l’horaire, le  nombre de sessions de coaching, l’espace qu’il prend entre chaque client. Par  contre, il joue souvent le rôle de planificateur, de représentant des ventes et  d’administrateur en plus d’être un coach.   Comment calibrer son énergie à travers ses différents défis?

Et puis,  il y a  le coach qui se trouve dans un contexte organisationnel où on lui demande de  voir un nombre important de clients quotidiennement, de faire rapports et suivis.  Dans cette situation, comment prendre le recul, se retrouver, charger ses  batteries?

Parallèlement, le coach est souvent perçu par son  entourage comme celui qui justement « sait si bien écouter ». Dans  cela, il y a les besoins des gens que j’aime et il y a mes propres exigences!  Jusqu’où suis-je au clair avec ce à quoi je réponds? Comment mettre des limites  à ce que je peux faire? Comment je dis non à l’autre parce qu’il est important  de me dire oui à moi? Tout cela parce que je sais pertinemment que c’est  uniquement de cette façon que je suis dans un rapport d’authenticité avec les  autres.

Si je vais au-delà de mes capacités, de mes  disponibilités, voire même de certaines de mes valeurs, quelles croyances  m’habitent et m’encouragent dans ce comportement? Quel est le bénéfice pour  moi? Et, quel en est le coût?

J’ai la profonde conviction que le métier de coach  contribue à changer la face du monde puisqu’il permet à l’être humain de  répondre à ses questions fondamentales par rapport à son existence, à son  identité et à sa mission. À titre de coach, quelle responsabilité ai-je envers  moi-même pour être en phase avec mon engagement?

« Sois le  changement que tu veux voir dans le monde » disait Gandhi.  Quelle phrase inspirante pour nous les  coachs! Elle me permet à moi de rester consciente de là ou j’en suis sur mon  chemin et ce, en sachant fort bien que je n’ai pas répondu à toutes les  questions que je pose.

Lyne Leblanc, PCC PCC