16 octobre 2017

Je coache, tu coaches, il coache…par Manon Blondin, PCC

Tout un chacun fait du coaching. Il y a des coachs pour tout : d’entraînement (d’où l’origine du nom), de vie, de gestion, d’affaires, de relations de couple, de vitalité, de charisme… Vraiment ? De plus sérieux au plus loufoque, cela est très à la mode de coacher.

Pourtant, lorsque j’ai débuté il y a environ dix ans, j’avais l’impression d’être un peu seule. Mon bâton de pèlerin à la main, je marchais dans un désert aride, voire hostile. En effet, ce métier (car cela en est un) était peu connu et l’on se méfiait. J’ai travaillé fort pour bâtir ma crédibilité et celle du coaching.

Je me suis donc fait une fierté d’avoir une formation en bonne et due forme. Pour moi, le coaching est une deuxième carrière. Malgré un MBA dans les poches et quinze années de pratiques dans le milieu des communications, j’aurais pu prétendre que j’en savais assez. He bien non ! J’ai même poussé l’audace d’aller chercher ma certification PCC. Cela avait pour but de bâtir ma crédibilité.

Elle s’est aussi établie par mon expertise et le succès de mes coachés. Par la définition de mon métier, je suis tributaire des moyens. Eux, ils sont responsables de leurs résultats. Croyez-moi, mes clients travaillent fort : essaie-erreur-réessaie… Ils sont impliqués et engagés. Leur succès est le mien, car nous formons une équipe. Rigoureux, le coaching n’est pas de la simple jasette. C’est un processus et quand les coachés y goûtent de façon professionnelle, ils en redemandent. Eux véhiculent notre crédibilité, car on ne peut s’improviser coach. Il y a trop de conséquences.

Cela m’amène à vous présenter cette analogie qui ne me semble pas trop loin de notre réalité. Nous sommes comme des massothérapeutes. Cela a pris un temps, mais ils sont enfin reconnus. Ce sont des professionnels, qui ont une formation approuvée et une fédération qui informent les clients du sérieux de leur travail. C’est sûr qu’il y aura toujours des masseuses qui ont un toucher magique à peu de frais. Certainement qu’elles peuvent faire du bien. Par contre, elles ont quelquefois des pratiques que l’on peut facilement remettre en question et qui peuvent même s’avérer douteuses. Comme quoi, même si elles peuvent faire du bien, elles sont aussi en mesure de faire du tort.

Dans notre métier, il est fréquent de rencontrer quelqu’un qui joue au coach et qui, bien sûr, peut faire du bien. Cela paraît si simple à faire. D’où l’importance de la Fédération des coachs. Cela ajoute une couche de fiabilité à notre profession. En plus, cela permet de créer des liens, d’échanger pour être encore plus efficace et à la fine pointe des tendances.

La Fédération est aussi un moyen essentiel pour rassurer les éventuels coachés du sérieux de notre pratique. En continuelle évolution, il importe au coaché de faire un minimum de recherche et de se demander :

  • Mon futur coach est-il reconnu par la Fédération des coachs ?
  • A-t-il une formation admise par la Fédération ?
  • A-t-il une expertise dans le domaine qui me préoccupe ?

Ensuite, une visite d’exploration s’impose. J’ai beaucoup de clients potentiels qui ne communiquent avec moi que pour connaître mes tarifs… Il faut plus que cela pour reconnaître un bon coach. La rencontre permettra de cerner des objectifs sérieux de travail et des indicateurs de mesure. Surtout, cela sera une occasion privilégiée pour poser ses questions et s’assurer que la chimie est là.

C’est un ingrédient essentiel, car nous sommes au cœur des préoccupations des coachés : ont-ils envie de se confier à nous ? Ici, point d’ego. Cette dernière variable est tellement intangible ; d’où l’importance d’être crédible en tant que coach et aussi de profession.

Nous avons tous cet enjeu, car, pour faire mentir la croyance populaire, tous ne peuvent pas être coach et mieux encore, tous les coachs ne sont en mesure de coacher en tout. C’est un métier sérieux avec des spécialités, qui doit être pris comme tel et qui mérite qu’on le défende et lui fasse reconnaître ses lettres de noblesse.

Nos connaissances, notre expertise, nos succès et les apprentissages continuent que nous en faisons sont autant d’éléments pour bâtir notre influence et notre crédibilité. Il s’agit d’un effort individuel, certes, et surtout collectif. Nous ne sommes plus dans un désert, les gens sont curieux et veulent en savoir davantage. D’accord, ils ne sont pas prêts d’annoncer haut et fort qu’ils se font coacher, mais cela ne serait tarder.

Nous sommes les meilleurs porte-parole de ce beau métier d’avant-garde. Soyons nous-mêmes à la hauteur de cette profession et inspirons une pratique rigoureuse. Cela est mon devoir au quotidien. Puisque je n’ai plus à être seule à faire cette promotion, ensemble, comment pouvons-nous faire cette petite différence, qui fera sûrement une grande différence, pour pousser encore plus loin la crédibilité de notre profession ?

Manon Blondin, PCC MBA, CRHA, PCC