21 novembre 2024

Je cohabite avec le stress et vous?par Beatrice Larouche, ACC

Est-ce qu’un coach a le droit d’être stressé avant, pendant ou après une séance de coaching? Si oui, comment gérez-vous cette agitation intérieure? Vous sentez-vous en confiance quand cela arrive?

Au début de ma pratique en tant que coach professionnelle certifiée, j’ai exploré cette question avec curiosité. Rapidement, j’ai pris conscience de trois choses : 1) je voulais développer l’habileté de cohabiter avec le stress, 2) cette capacité allait s’apprendre, un pas à la fois, et 3) je voulais être capable de me sentir en sécurité par moi-même.

J’ai écrit cet article pour normaliser ce chemin, amener de la conscience sur nos besoins face au stress et rendre accessible ce "super pouvoir" grâce à un exercice pratique.

Selon la Communication NonViolente, fondée par le psychologue américain Marshall Rosenberg, si le stress pouvait parler, la plupart du temps, il dirait qu’il y a un besoin non rejoint.

Dans mes auto-évaluations de coaching, j’ai observé que, bien souvent, le besoin à combler est celui de sécurité ou de connexion. En d’autres mots, un besoin de s’ancrer ou de se retrouver avec soi-même ou avec l’autre.

Il nous arrive tous, à un moment ou un autre, d’être face à un client et de ressentir du stress.

Par exemple, prenons quand vient le temps de poser une question ou de faire un reflet. On peut entendre notre cœur battre fort fort fort, ressentir un inconfort dans notre poitrine et se laisser aspirer par une boucle d’autocritique sur nos compétences. Finalement, on se rend compte qu’on a posé la même question trois fois de suite et qu’on a projeté notre stress sur l’autre.

Découvrir le besoin caché sous le stress permet d’agir, d’explorer diverses stratégies, de se sentir en maîtrise de soi et d’être un.e meilleur.e coach.

Lorsqu'on identifie notre besoin réel, caché derrière ce stress, un profond soulagement et un état de satisfaction se manifestent. Par le fait même, l’agitation intérieur s’adoucit. La conscience de notre état de stress devient un outil pour se connecter à soi-même.

Cohabiter avec le stress ne signifie pas le refouler ou le laisser contrôler notre interaction avec un client, mais plutôt d’accepter qu’il y a de la vie en nous et qu’un besoin, conscient ou non, n’est pas rejoint.

Quand cela arrive, c’est au coach de choisir consciemment ce qu’il ou elle souhaite faire avant, pendant ou après.

C’est un défi en soi de le reconnaître et de le ressentir dans son corps.

Selon vous, à ce jour, quelle est votre relation avec le stress dans votre pratique?

Pour ma part, ayant longtemps eu l’habitude de refouler mes émotions, je découvre peu à peu ce chemin et j’essaie d’avoir de la compassion envers moi-même quand je retombe dans mes anciennes bottines. Ma relation avec le stress est comme une danse et je me sens émerveillée de voir l’impact dans la relation avec mes client.es.

Après tout, on le sait, un changement durable demande patience, indulgence et douceur.

Si vous souhaitez, vous aussi, apprendre à cohabiter avec le stress de cette façon, voici un exercice super simple à pratiquer pour reconnaître votre besoin :

  1. Prenez votre téléphone et réglez un minuteur sur 5 minutes.
  2. Choisissez une situation où vous voulez reconnaître le besoin sous le stress, et écrivez-la sur une feuille.
  3. Prenez quelques respirations profondes.
  4. Pendant les 5 minutes, écrivez sans filtre tout ce qui vous traverse l’esprit.
  5. Lorsque le temps est écoulé, demandez-vous : « Si mon stress pouvait exprimer un besoin, quel serait-il? »
  6. Prenez une minute pour écouter en pleine conscience, puis écrivez le mot qui monte.
  7. Célébrez-vous. Chaque pas compte!

Bonne exploration dans votre cohabitation avec le stress.

Beatrice Larouche, ACC