Sortir la Harley Davidson du garage!par Marcel Gemme, MCC
Voilà la façon savoureusement magnifique utilisée par Line, une de mes toutes récentes clientes, pour résumer ses objectifs quant au coaching qu'elle entreprend. En lisant ces mots sur le formulaire de préparation de sa première session, je suis tombé à la renverse. « Sortir la Harley Davidson du garage ! ». Elle ne pouvait pas mieux résumer toute sa pensée, tout son élan et toute son espérance que par cette exceptionnelle métaphore. Cette anecdote m'a donné le goût de réfléchir sur la place de la métaphore en coaching.
Je me suis dit qu'au fond, cette métaphore pourrait probablement fort bien résumer les intentions fondamentales de la grande majorité de nos clients en coaching. Je me suis aussi souvenu combien les métaphores ont souvent marqué mes coachings. Et c'est toujours plus efficace quand on travaille avec la métaphore inventée par le client lui-même, lorsqu'il tente de décrire une problématique, une tendance, une stratégie, un rôle, une espérance, etc. Fille d'un mariage heureux entre l'analyse intellectuelle et l'imaginaire, la métaphore regorge de sens et de puissance évocatrice. Donnez-moi une métaphore et je vous amènerai au bout du monde.
Voici quelques métaphores inventées par mes clients. Certains d'entre vous pourraient se reconnaître, mais soyez assuré(e) que jamais je ne dévoilerai mes sources. Parlant de leur perception évolutive de soi, plus d'une cliente m'ont référé à « la grande et la petite » présentes en elles. Nous avons pu ainsi identifier la place de chacune et leur utilité spécifique, leurs conditions de cohabitation, etc. Avec un cadre qui avait tendance à trop s'occuper des menusdétails, nous avons utilisé « le chef d'orchestre » comme modèle d'intervention. Parlant de sa relation avec son conjoint, une cliente m'a parlé « du poisson enjoué qui s'amusait à nager et virevolter dans un lac calme et permissif ».
Une de mes clientes a un jour réalisé qu'elle était retenue dans « une prison dont elle détenait la clé ». En période de crise économique, un représentant financier a pris conscience de son rôle temporaire de « psy » auprès de ses clients apeurés. Un coach a réalisé qu'il avait le choix entre servir « d'escalier tournant escaladeur ou de coussin » à ses clients et même d'alterner entre les deux rôles. Nathalie a compris qu'elle pouvait se permettre de « mijoter avant de s'éclater ». Un cadre a réalisé son rôle de « développeur de ses ressources humaines ». Du coup, il est passé de dénigreur professionnel à formidable mobilisateur.
Tout le monde connaît « l'athlète olympique ». Saviez-vous qu'une de vos collègues intervenant dans une grande institution financière est en fait « une pirate » ? Avez-vous rencontré récemment « la mère à tous » ou encore « le bishop » (petit beau-frère du « sévère juge interne ») ? Qui d'entre nous ne s'est pas réveillé un bon matin dans la peau d'une « locomotive insatiable » ? Mais quoi de plus agréable que de voir un ou une cliente « passer de la chenille au papillon » et d'en avoir « les yeux pleins d'eau ».
Quelle métaphore illustrerait le mieux votre style de coaching ? Votre rapport fondamental à la vie ? Votre client idéal ? Votre rêve le plus fou ?
Mais quel beau métier nous exerçons, nous les « allumeurs de réverbères » !