15 avril 2015

Mot du présidentpar Richard La Rue, PCC

«Les vraies professions créent du savoir, la recherche est donc cruciale». Voilà une perspective intéressante que j’ai tirée d’un document de réflexion créé par un groupe de travail du Chapitre de d’ICF Singapour. On y suggère qu’il y a peut-être trop de « croyants » dans le domaine du coaching et que nous devons devenir plus critiques par rapport à la question fondamentale: « Le coaching fonctionne-t-il vraiment? ».  La réponse à cette question est non seulement pertinente, mais elle a une importance cruciale pour nous qui travaillons à édifier une profession forte et crédible. Comme groupe de professionnels, nous nous devons donc d’y consacrer tout le sérieux qu’elle mérite. L’outil essentiel pour le faire est sans conteste la recherche scientifique sur le coaching qui questionne, mesure, confirme, et ajoute une crédibilité essentielle. C’est cette recherche qui nous permet de progresser dans notre art du coaching. 

 

Les coachs affirment que le coaching fonctionne, donne des résultats positifs. Nous l’observons régulièrement en constatant le cheminement de nos coachés, notamment lorsque nous les aidons à mesurer les niveaux d’atteinte de leurs buts professionnels et personnels pendant et à la fin du processus de coaching. Nous savons qu’ils atteignent souvent leurs objectifs de changement plus rapidement et plus facilement qu'il en serait possible sans l'intervention d'un coach. Il est rassurant et déterminant cependant que cela soit clairement confirmé par la recherche et les sondages menés, notamment, par l'International Coach Federation (ICF), lesquels nous indiquent clairement que le coaching donne des résultats significatifs aux clients qui y ont recours.

 

Ce que la recherche sur le coaching vient ajouter d’essentiel à nos observations sur le terrain est qu’elle nous donne des réponses, basées sur une méthode rigoureuse, à des questions cruciales comme: « Comment le coaching fonctionne-t-il? » « Comment obtient-on de tels résultats positifs par le coaching? » « Comment mesure-t-on les résultats du coaching? », pour ne citer que celles-là. Il est important de souligner que la mission de l’ICF comporte un important volet de recherche sur le coaching. L’ICF a réalisé d’importantes recherches au fil des ans, dont: ICF 2012 Global Coaching Study, ICF 2013 Organizational Coaching Study, ICF 2014 Global Consumer Awareness Study.


Pour illustrer mon propos sur l’importance de la recherche sur le coaching et son influence déterminante sur la progression de notre profession, je citerai certains faits intéressants dont traite l’équipe d’ICF Singapour dans son document de réflexion ci-haut cité. Elle nous informe notamment que, depuis 2010, une nouvelle tendance s’est développée en recherche sur le coaching. Selon cette tendance, on tient maintenant pour acquis que le coaching fonctionne (sur la base de la recherche en psychothérapie révisée par McKenna and Davis (2009)), plutôt que de tenter de démontrer qu’il fonctionne. En conséquence, la question qu’on se pose maintenant en recherche n’est plus “Le coaching fonctionne-t-il?” mais plutôt “Qu’est-ce qui le fait fonctionner?”.  Cette nouvelle approche a réorienté les efforts sur la recherche des facteurs communs, ou ingrédients actifs, qui influencent les résultats positifs du coaching. Par exemple, sur la question de l’alliance coach-coaché, on a déterminé que la qualité de la relation coach-coaché prédit 30% de la variance des résultats en coaching. Cela est d’un intérêt certain pour tous les coachs. Sur le sujet de l’efficacité personnelle, on a démontré que ce sont les croyances du coaché relatives à ses habiletés d’effectuer certaines tâches qui est le prédicteur le plus commun des résultats du coaching. Enfin, sur les facteurs environnementaux et organisationnels, on a découvert que ce qui arrive entre les sessions de coaching, les réseaux sociaux des coachés, et la culture organisationnelle ou environnementale peut avoir plus d’impact sur les résultats du coaching  que ce que le coach fait! Intéressant tout de même et nous incitant, comme coachs, à une prise de conscience et à adopter la vertu de l’humilité.  On l’a souvent dit, le coaché a tout ce qu’il faut en lui pour se réaliser.

Permettez-moi une autre illustration de l’importance de la recherche sur le coaching. Sherpa Consulting, une firme dont la crédibilité n’est plus à démontrer, réalise tous les ans des sondages sur le coaching exécutif, dont elle met gratuitement les résultats à la disposition du public. Les neuf sondages qu’elle a réalisés entre 2006 et 2014 ont identifié les tendances dans le domaine du coaching exécutif. Le résultat du sondage 2015 vient d’être publié.

Voici quelques unes des découvertes sur le coaching que Sherpa Consulting a faites au cours des cinq dernières années :

  • Presque toutes les études rapportent des effets positifs du coaching, mais les résultats basés sur l’évaluation du coach tendent à démontrer une efficacité du coaching plus grande que le font des études plus rigoureusement conçues. Dans ces études, les résultats tendent à être moins impressionnants mais tout de même significatifs.
  • Les coachs et les coachés ne s’entendent pas toujours sur la qualité de leur relation. Mais c’est la vision du coaché sur cette relation qui influence le plus le succès du coaching.
  • Le retour sur l’investissement n’est plus la voie préférée pour mesurer l’efficacité du coaching exécutif. La recherche se fonde maintenant de plus en plus sur des approches holistiques et sur les avantages à long terme du coaching, dont l’engagement du personnel, la performance au travail, la satisfaction de carrière, les niveaux de stress, l’augmentation de la résilience et le bien-être des coachés.

Il est à noter que l’Institute of Coaching est également un acteur important en matière de recherche sur le coaching.  En finançant la recherche sur le coaching, cette institution affiliée à McLean Hospital, Harvard Medical School, contribue d’une façon très importante à établir les fondements scientifiques, et par conséquent, la crédibilité du coaching.

Je tiens finalement à souligner ici le travail important de certains chercheurs et chercheures universitaires du Québec qui s’intéressent aussi aux différentes facettes du coaching dans leurs travaux, dont, Louis Baron, Ph.D., Sylvie Guignon, Ph.D.,  et Lucie Morin. Ils ont généreusement accepté d’enregistrer des capsules vidéo pour ICF Québec.  Je veux aussi mentionner le travail d’information sur la recherche en coaching de notre collègue, Yvon Chouinard, ACC, Président Sortant d’ICF Québec, Yvon écrit une chronique régulière sur la recherche sur le coaching dans Coach Québec (voir sa dernière chronique). ICF Québec est très reconnaissante de l’apport important des chercheurs et chercheuses québécoise en la matière.

IFC Québec favorise fortement la recherche en coaching et continuera de le faire dans l’intérêt de notre profession, de sa croissance et de sa crédibilité. Cette recherche crée un savoir additionnel qui permettra au coaching professionnel d’évoluer et de devenir un outil de plus en plus efficace pour le développement de des coachés.


Pour en savoir plus sur le document de réflexion créé par un groupe de travail du Chapitre de d’ICF Singapour, veuillez contacter Hermann Ditzjg, Responsable du « Sub-Research Committee » de ICF Singapour à l’adresse courriel suivante : h.ditzig@leadconsulting.com.sg ou me contacter à presidence@icfquebec.org.

Richard La Rue, PCC Coach professionnel certifié ACC