Le fil d’Ariane et le coachingpar Roger Poulin, ACC
Il y a sûrement autant de liens possibles entre l’expression le fil d’Ariane et le coaching qu’il y a de coachs. Je vous présente les liens que j’y vois alors que je me dirige vers la conclusion de ma formation en coaching.
Dans un premier temps, je souhaite présenter l’origine de l’expression le fil d’Ariane ainsi que la définition du coaching que j’ai choisie pour appuyer mes propos.
L’expression le fil d’Ariane trouve son origine dans la mythologie grecque. Pasiphaé, mère d’Ariane et reine de Crête, avait engendré un monstre, le Minotaure, à la suite de ses amours contre nature avec le taureau d’Apollon. Son époux, le roi Minos, demanda au célèbre ingénieur et architecte Dédale de construire un bâtiment capable de retenir prisonnier le Minotaure. Dédale construisit un labyrinthe si compliqué que quiconque y entrait ne pouvait plus en ressortir. Or, Thésée débarqua un jour sur l’île pour affronter et tuer le Minotaure. Ariane, tombée sous le charme du héros athénien, demanda au bâtisseur du piège le moyen d’en sortir. Dédale lui révéla alors qu’il suffisait simplement de s’y introduire en déroulant un fil de laine derrière soi que l’on rembobinerait ensuite pour sortir. Thésée, informé par Ariane de la solution, tua le Minotaure, sortit du labyrinthe et enleva Ariane.
C’est ainsi que l’expression le fil d’Ariane, en référence à cette légende, est maintenant utilisée pour décrire un moyen qui permet de se diriger au milieu de difficultés.
Et maintenant, en poursuivant ma pensée, la définition du coaching sur laquelle je souhaite m’appuyer est la suivante:
«Le coaching est l’art de guider une autre personne vers un avenir satisfaisant. » (version adaptée de Fréderic M. Hudson).
Le coach, c’est le fil d’Ariane qui accompagne le coaché et qui s’assure que la route du coaché a un sens pour lui et qu’il y a un objectif satisfaisant à atteindre. Le labyrinthe représente les différentes options que le coaché peut envisager selon ses enjeux et ses objectifs. Selon la complexité du labyrinthe, le coach doit alors connaître les outils qui peuvent être pertinents dans les circonstances et avoir une présence de qualité afin de favoriser des prises de conscience adéquates de la part du coaché dans sa quête personnelle. Sinon les deux risquent de se perdre dans le labyrinthe.
La relation de confiance et le leadership du coach résident dans l’intégrité et la force du fil autant que dans son déroulement situationnel à travers la démarche.
Le Minotaure ou le monstre représente deux choses selon moi : l’objectif du coaché, mais aussi le potentiel que si le travail du coach et du coaché n’est pas bien fait, il peut y avoir des répercussions fâcheuses pour le coaché…et pour le coach. Car le monstre aura gain de cause. Ce qui renforce le fait qu’un coach a la responsabilité de vivre une formation autant théorique que pratique et surtout de reconnaître pleinement s’il est en mesure d’accompagner un coaché ou non. De connaître notre labyrinthe et notre minotaure, petit ou énorme, fait toute la différence dans notre efficacité à titre de coach.