16 octobre 2025

Le coaching exécutif comme levier stratégique au service des dirigeantspar Rachel Ouellette

Le coaching exécutif comme levier stratégique au service des dirigeants

Le 24 septembre dernier, ICF Québec réunissait un panel d’experts dans le cadre d’un webinaire destiné aux coachs exécutifs, gestionnaires et professionnels du développement organisationnel. Animée avec finesse par Nathalie Blain, cette table ronde intitulée « Coaching exécutif : adapter les pratiques aux enjeux et aux besoins des dirigeants » a réuni cinq panélistes de haut niveau : Claire Tremblay, Nancy Dagenais, Céline Morellon, Karim Djinko et Nathalie Doré.

Dans un contexte économique, politique et social en perpétuelle transformation, où les dirigeants sont confrontés à l’incertitude, à l’accélération du changement et à la complexité croissante de leurs responsabilités, le coaching exécutif s’affirme comme un levier stratégique incontournable. Il ne s’agit plus d’un simple outil de développement, mais bien d’un accompagnement sur mesure, centré sur la résilience, la lucidité stratégique et l’alignement des équipes.

Au cours du webinaire, les panélistes ont partagé leurs réflexions autour des axes suivants :

Le coaching exécutif : un levier stratégique incontournable

Dans un contexte d’incertitude, de transformation numérique, et de pression accrue sur les résultats, le coaching exécutif ne se limite plus au développement personnel. Il devient un outil stratégique d’accompagnement, aidant les leaders à naviguer dans la complexité, à prendre du recul, à clarifier leurs priorités et à aligner leur vision avec les réalités du terrain.

Les panélistes ont souligné que le coaching offre aux dirigeants un espace de réflexion sécurisant, où il est possible de déposer leurs inquiétudes, de transformer les zones d’ombre en pistes d’action et d’aborder l’incertitude non plus comme un obstacle, mais comme une opportunité d’exploration.

Des demandes plus ciblées et une approche professionnalisée

Les panélistes ont observé que la demande en coaching évolue : les dirigeants sont aujourd’hui plus expérimentés, plus exigeants et mieux informés sur ce que le coaching peut leur apporter. Les attentes sont plus ciblées, souvent orientées vers des objectifs précis en lien avec la performance organisationnelle, la posture stratégique ou la transformation des équipes.

Cette évolution témoigne aussi d’une professionnalisation accrue du coaching, appuyée par une meilleure documentation de ses impacts, une reconnaissance institutionnelle grandissante et un ancrage plus fort dans les pratiques de gestion moderne.

Alignement stratégique et posture de leader

Le coaching exécutif permet notamment de faire le pont entre le stratégique et l’opérationnel. Il aide les dirigeants à mieux définir leur rôle, à recentrer leur réflexion sur la vision d’ensemble, et à renforcer leur capacité décisionnelle.

Ce type d’accompagnement agit comme accélérateur de maturité managériale, en encourageant la remise en question, l’exploration d’angles morts et la mise en place de filtres décisionnels cohérents et structurants.

Une posture équilibrée entre bienveillance et exigence

Un thème central abordé par le panel fut la gestion de l’équilibre entre bienveillance et performance. Les dirigeants, souvent isolés au sommet de leur organisation, ont rarement accès à un feedback honnête et nuancé. Le coach vient jouer un rôle unique, en offrant une relation de confiance qui permet à la fois la confrontation respectueuse et l’encouragement éclairé.

Le coaching efficace repose sur une capacité à danser entre ces deux pôles, selon l’état d’esprit et les besoins du coaché. Le courage d’interpeller et la bienveillance de soutenir ne s’opposent pas : ils coexistent au service de la transformation.

Coaching à l’international : une posture inclusive et ajustée

Le panel a aussi abordé les ajustements requis lorsque le coaching s’exerce dans un contexte interculturel. Accompagner un dirigeant à l’international exige une compréhension fine de son environnement culturel, organisationnel et personnel, sans projeter ses propres biais.

Il a été noté que les coachs canadiens — et particulièrement québécois — bénéficient souvent d’une perception de neutralité et d’ouverture, ce qui favorise la création d’un climat de confiance. Toutefois, cette posture nécessite rigueur, humilité et un renforcement des compétences inclusives, tant sur le plan relationnel que linguistique.

L’intelligence artificielle : une complémentarité à maîtriser

Avec l’émergence des plateformes de coaching assistées par l’intelligence artificielle, la question de l’impact technologique sur la pratique a suscité des échanges nourris.

Si l’IA offre des possibilités en matière de personnalisation, d’accès à de vastes banques d’outils et de soutien technique, elle ne peut remplacer la richesse des interactions humaines, la lecture du non-verbal ou la compréhension des dynamiques relationnelles complexes.

Les panélistes ont insisté sur la nécessité d’adopter une posture éthique et critique face à ces technologies, en les intégrant comme compléments — non comme substituts — au coaching exécutif. La confidentialité de l’information, la qualité de la relation, et la profondeur de l’accompagnement demeurent des piliers de la pratique.

CONCLUSION

Ce webinaire d’ICF Québec a offert une vision éclairée et nuancée du coaching exécutif dans sa forme actuelle et future. Dans un monde en mouvement, le coaching devient un allié stratégique pour les leaders, les aidant à faire face aux transformations, à clarifier leur posture et à catalyser la performance de manière durable.

Pour les coachs, cela implique une réflexion constante sur leurs pratiques, un engagement envers l’agilité et une conscience accrue des dynamiques culturelles et technologiques qui façonnent le leadership d’aujourd’hui.

Rachel Ouellette