L’influence du coaching dans une culture de tâtonnementpar Jean-Pierre Bekier, PCC
Pourquoi le coaching prend-t-il cette place sans cesse grandissante au sein de notre société et de nos organisations ? Candidement, nous pourrions répondre : le coach est bienveillant, il écoute activement et il n’y a pas de mauvaise réponse. Bonne réponse ! Allons un peu plus loin.
Depuis la nuit des temps l’individu attribue sa capacité d’adaptation à sa performance et au contrôle qu’il exerce sur les défis quotidiens de son existence. Ce mode de pensée mécaniste nous a naturellement dirigés vers une culture de performance basée sur la somme de nos connaissances, de nos habitudes, de nos représentations subjectives et monologiques, de nos certitudes et scénarios passés. Tout ceci constitue notre « Encyclopédie de vie ».
La complexité et l’accélération effrénées des changements imposés par la société d’aujourd’hui dérangent et bousculent cette «encyclopédie de vie ». Paradoxalement c’est ainsi que nous pouvons progresser et élargir notre champ des possibles vers plus de liberté et plus d’autonomie dans nos façons d’être et d’agir. Cette complexité et cette accélération des changements influencent l’efficacité de nos stratégies adaptatives qui, sans de continuelles constructions et reconstructions, deviennent rapidement biodégradables et inadéquates.
Sommes-nous donc rendus dans une culture de tâtonnement, une culture de l’immédiat où le moment présent et l’improvisation prennent une importante place ? Selon J.Harris Microsoft auteur de « The sense of mastery was gone », loin de nous les contes de fées où le vieux sage, partageant son expérience et « sa solution idéale », guide le héros sur la bonne voie. Ce postulat est également constaté dans les aventures d’Harry Potter où Dumbledore, le grand magicien de Poudlard, s’attend à ce qu’Harry découvre par lui-même l’utilisation d’objets.
Le coaching semble prendre racine et s’inscrire dans l’énergie de cette nouvelle culture de tâtonnement et d’improvisation. Dans cette optique, je veux partager avec vous quatre principes que je trouve forts utiles dans mes accompagnements en coaching.
P1: La variété requise :Plus un individu possède de flexibilité de comportement, de pensée, et d’émotion, plus il contrôle ses actions pour réaliser ses projets. P2: La motivation intrinsèque : Une personne motivée intrinsèquement préfère des tâches exigeantes, réagit à l’échec par l’effort qui lui permet de renforcer sa ténacité et sa créativité et présente une forte estime de soi.
P3: Le libre arbitre :Trois conditions essentielles : - sortir de son fonctionnement automatique : être conscient et agir de façon intentionnelle - comprendre le sens de nos actions, pensées et émotions. - être la cause et l’origine de nos actes et agir volontairement sans y être forcé, indépendamment de facteurs externes.
P4: La croyance d’efficacité : Influence la conduite, l’énergie investie dans l’effort, la persévérance, la résilience à l’adversité, le niveau de stress ou de dépression. Si une personne estime ne pas pouvoir produire des résultats elle n’essaiera pas de les provoquer.
Léonard de Vinci prétendait que l'aptitude d'un individu à embrasser l'incertitude, l'ambigüité, l'inconnu et le paradoxe est un aspect fondamental du génie. De cette nouvelle culture nous pouvons percevoir toute l’efficacité de la complexité du travail d’accompagnement en coaching. Il repose sur la conscientisation, l’exploration, la sensibilisation et l’influence dans un profond respect des frontières du libre arbitre de notre coaché.