15 décembre 2012

Élargir la vision du coachingpar Carole Doucet, PCC

C’est avec une grande fierté d’exercer la profession de coach que je reviens d’une conférence inspirante à Boston intitulée «Coaching in Leadership and Healthcare» de l’Institute of Coaching affilié au Harvard Medical School. Fière parce que le coaching gagne de plus en plus ses lettres de noblesse mondialement. À preuve, l’Université Harvard le reconnait et accepte d’associer sa notoriété à la pratique du coaching. Nous le devons entre autres à une psychologue, coach et professeure visionnaire, Carol Kauffman, co-fondatrice de l’Institute of Coaching, reconnue pour ses recherches et ses publications sur le «Positive Psychology Coaching» (PPC).

Quel privilège de retrouver des conférenciers comme Daniel Goleman, Ph.D. (Emotional Intelligence), Dan Siegel, MD (Mindsight), Carol Kauffman, Ph.D. (Positive Psychology Approach to Coaching) et plusieurs autres conférenciers d’envergure qui ont enrichi cette rencontre de la médecine et du coaching. Ils sont venus partager les derniers développements sur le leadership et l’émergence de la recherche scientifique sur l’efficacité des meilleures pratiques du coaching. Ce qui en ressort est fascinant pour nous les coachs.

Notons par exemple, les recherches en neurosciences qui nous éclairent sur l’impact de l’empathie et de la «présence» sur le leadership, et les études qui démontrent que le coaching est le véhicule idéal dans lequel la science de la psychologie positive peut être appliquée, avec une vision du client dans sa globalité pour favoriser un épanouissement et un fonctionnement optimal des individus, des groupes et des organisations. D’ailleurs ces recherches sont tout à fait en lien avec le courant actuel du «Evidence-Based Coaching», les pratiques du coaching appuyées par des preuves scientifiques, que nous a présentées Lucie Morin, Ph.D. lors de sa conférence sur le sentiment d’auto-efficacité au congrès d’ICF Québec, le 26 octobre 2012.

 

Pour appuyer les efforts de recherche qui se poursuivent, l’Institute of Coaching s’est vu confier un fonds de 2 millions de dollars dédié à la recherche scientifique sur le coaching exécutif et de leadership. C’est tout un engagement! Chaque année 100 000$ sont offerts en bourses de recherche pour soutenir des projets provenant de plusieurs pays à travers le monde, dont le Canada. Qu’est-ce que ça implique pour la communauté des coachs du Québec et leurs clients ? De nouveaux outils et des fondements scientifiques sur lesquels s’appuyer pour amener notre pratique du coaching à un autre niveau. Par exemple, Dan Siegel nous a parlé de la neuroplasticité. Jusqu’à tout récemment la médecine croyait que le cerveau ne pouvait pas se régénérer. Les recherches scientifiques ont démontré qu’au contraire, le cerveau avait la capacité de créer de nouvelles connexions neurologiques, pas seulement dans l’enfance mais tout au long de la vie. Nous avons donc le pouvoir de modifier la chimie de notre cerveau et par conséquent nos comportements et nos interactions.

En quoi cela peut être utile en coaching ? En résumé, le cerveau possède deux états possibles chimiquement et électriquement parlant : réactif (protection, défense, fuite) ou réceptif (ouverture, créativité, etc.). La mission du cerveau est de régulariser le flux d’énergie et d’informations. La façon d’envoyer l’énergie et l’information au cerveau peut donc influencer directement les fonctions du cerveau et sa capacité de se régénérer. Prenons un exemple simple.  Des études ont démontré que le cerveau réagit différemment selon qu’une personne dise ou pense «je suis triste» ou «je me sens triste». Dans le premier cas les circuits neurologiques décodent un état et une émotion permanente alors que  dans le second, l’interprétation est celle d’un état temporaire… Je vous laisse visualiser la suite.

Autrement dit, le centre d’attention de notre esprit peut avoir un impact sur la structure et la santé du cerveau et ainsi affecter notre performance physique et mentale. Le coaching est une démarche puissante pour augmenter le niveau de «conscience». Cela implique que comme coach, nous avons le privilège de pouvoir outiller nos clients à faire de leur cerveau un «allié» et d’avoir l’impact souhaité comme leaders. Tout à fait cohérent avec la «conscience de soi», un ingrédient actif du coaching et de l’intelligence émotionnelle mise en lumière par Daniel Goleman.

Quoi retenir d’autre de cette conférence de l’Institute of Coaching ? C’est dorénavant auprès des médecins et autres professionnels de la santé que le coaching fait son chemin. Plusieurs médecins et autres professionnels témoignaient de l’intérêt grandissant de la médecine pour les pratiques du coaching. En fait, les professionnels de la santé réalisent les limites de traiter uniquement  des «pathologies» et voient dans les compétences du coaching qu’ils veulent intégrer, des leviers pour traiter des «individus», et ainsi accélérer et améliorer les résultats de leurs interventions. Attendons-nous donc à côtoyer de plus en plus de professionnels de la santé dans les formations et congrès en coaching et même à y puiser une source motivée de clientèle et de partenariat !

Une conférence annuelle de haut niveau, «Coaching in Leadership and Healthcare» permet de faire le pont entre la science et les pratiques du coaching exécutif pour l’accompagnement des leaders d’aujourd’hui.  Pour ceux et celles qui souhaitent en savoir plus sur l’Institute of Coaching ou voir les avantages de devenir membre de l’Institute of Coaching Professional Association, le site www.instituteofcoaching.org s’avère une source impressionnante d’informations et de liens utiles. La prochaine conférence aura lieu les 27 et 28 septembre 2013, toujours à Boston.

La science s’inspire du coaching pour élargir ses champs de recherche. Inspirons-nous donc de ce que la science nous dévoile pour élargir la vision du coaching !

Carole Doucet, PCC MBA, PCC, Coach exécutif et d'affaires