13 septembre 2013

Entrevue avec une coach personnelle : Denise Leblanc, ACCpar Lyne Girouard, PCC

J’ai vraiment pris goût au journalisme amateur et me voilà à "récidiver" de nouveau en interviewant un coach personnel. J’avais envie de faire la part belle aux coaches de vie qui, malgré une opinion publique défavorable et pour certains, le sentiment d’être le parent pauvre chez ICF Québec, continuent de coacher et surtout, d’être membre de notre association professionnelle. Plutôt ce printemps, j’ai donc rencontré Denise Leblanc de Sherbrooke, ACC. Je la laisse parler.

Depuis combien de temps es-tu coach ? Comment es-tu venue au coaching ?

Cela s'est fait tout naturellement. Le coaching, c’est la voie que je devais prendre ! Il y a une dizaine d’années, j’ai été très malade et c’est pendant ma convalescence que je me suis remise en question tant personnellement que professionnellement. J’ai toujours travaillé avec les êtres humains. À l’époque, j’étais enseignante et, à ce titre, j’accompagnais les enfants. Je vivais de la frustration dans le monde de l’éducation par rapport aux structures limitantes et aux ressources restreintes. Il y aurait tant à faire pour répondre aux nombreux besoins exprimés par les enfants et leurs parents. J’avais envie de plus de latitude. J’avais besoin de faire une différence, de changer le monde mais aussi de changer de monde. Je voulais continuer à exercer un métier d’accompagnement mais cette fois-ci avec des adultes.

Au même moment, vers 2001, ma sœur, Lyne Leblanc, PCC, commençait à offrir de la formation en coaching. C’est là que c'est devenu concret. La formation m’a servi tant à titre personnel que professionnel. J'ai délaissé l’enseignement aux enfants pour me consacrer à la supervision de stage d'étudiants universitaires en enseignement. Je dois dire que l’approche coaching m’a énormément aidée dans mes interventions d’accompagnement avec les stagiaires. Puis, le grand virage a eu lieu en 2009, où j’ai refait tous les modules de la formation et cette fois-ci, je suis allée jusqu’au bout en complétant la certification menant à mon titre d’ACC. Pour moi, le fil a été et est toujours l’accompagnement.

Quel axe privilégies-tu ?

En 2009, quand je suis revenue au coaching, je voulais d’abord et avant tout coacher des personnes ayant eu des problèmes de santé majeurs. Mon choix s’est raffiné et aujourd’hui, j’ai davantage envie d’accompagner ceux et celles qui accompagnent les autres. J’ai envie de faire une différence et je veux atteindre le plus de gens possible. Si, par exemple,  je coache une infirmière, elle sera mieux outillée pour, à son tour accompagner ses patients/clients.

J’ai aussi envie d’ajouter que le coaching d’affaires n’est pas si différent du coaching personnel. J’assiste au congrès de ICF Québec depuis trois ans et je me rends compte à travers les échanges avec d’autres coaches que finalement, nous coachons les personnes qui ont des besoins personnels ou professionnels. C’est l’individu qui est notre principal centre d’intérêt, peu importe le type de coaching; de gestion, de carrière, personnel…

Qu'est-ce qui fait que tu as choisi d'adhérer à ICF Québec?

Ça allait de soi! Je veux en faire une profession et faire partie d'ICF Québec assure une certaine crédibilité. Cela aide à faire connaître ce qu’est réellement le coaching. Je trouve important, surtout dans le contexte d’une jeune profession, de s’unir pour faire connaître et faire profiter des services de coaching professionnel. Je suggère systématiquement à mes clients potentiels de consulter le site d’ICF Québec pour qu’ils puissent saisir la différence entre le coach certifié et celui qui ne l’est pas. Je les invite aussi à consulter d’autres coaches afin qu’ils choisissent la meilleure personne pour les accompagner.

Par ailleurs, adhérer à ICF Québec et participer à ses événements, même si on y parle davantage de coaching en entreprise que de coaching personnel, permet d’être en relation avec d’autres coaches. Cela ouvre des horizons sur les différentes facettes du coaching. De plus, c’est important de rester ouvert aux différentes approches et aux nouveautés qui se présentent. Pour moi, c’est primordial de faire partie d’une communauté. Il serait souhaitable de faire davantage de place au coaching personnel lors des événements.

Qu'est-ce que tu aurais à dire aux coaches personnels /de vie qui ne sont pas membres d'ICF Québec pour les inviter à en faire partie ?

Quelle question! Pour moi cela  va tellement de soi… Cela ne se pose même pas comme question ! La profession est jeune et la reconnaissance professionnelle passe par l’adhésion à son association professionnelle. Faire partie d’une communauté assure la possibilité de réfléchir à plusieurs. On se sent parfois seul dans son bureau de coach et avoir l’opportunité de faire partie d’un groupe est rassurant. Par ailleurs, je crois à la force du groupe. C’est ainsi que nous obtiendrons nos lettres de noblesse.

Selon toi, quest-ce qui différencie un coach personnel dun psychologue ou dun thérapeute?

Je ne suis pas psychologue et je ne fais pas de thérapie. Par contre, la ligne reste mince parce que les deux professions portent sur l’accompagnement d’êtres humains dans leur vécu, leurs sentiments et leurs émotions. Les compétences sont similaires mais l’approche est différente, entre autres, par les outils utilisés.

Pour moi, la principale différence se situe au niveau de l’action : en coaching, nous invitons nos clients à passer à l’action, des actions concrètes. De plus, l’aspect principal que nous ne touchons pas en coaching et qui relève de la psychologie, est l’analyse. C’est un terrain sur lequel je ne m’aventure jamais ! En coaching, nous portons principalement notre attention sur les ressources des individus pour faire progresser ou avancer le coaché et non sur un problème à régler.

Autres choses à ajouter en terminant ?

Je ne vais pas être très original mais pour moi, coacher, c’est le plus beau métier du monde. C’est nourrissant et cela devient une façon de vivre. En coaching, nous développons des compétences de savoir-être, une attitude d’ouverture et ces compétences sont réinvesties dans les autres aspects de notre vie. C’est comme respirer! Je suis totalement dans l’échange humain et pour moi, c’est ça vivre : être en relation avec d’autres individus, être dans la découverte. Quand les gens se découvrent en coaching, j’en suis non seulement témoin mais moi aussi je me découvre et j’évolue. C’est fantastique! Pour peu, je leur demanderais de me payer!

Lyne Girouard, PCC CRHA, Coach professionnel certifié ACC