15 avril 2013

La science du bonheur est un bonheur pour les coachs!par Martine LaBrèche

L’intérêt pour les recherches scientifiques sur le concept du bonheur et ses bénéfices a pris de l’ampleur en 1998 avec Martin Seligman comme pionnier. Depuis, le domaine est en pleine effervescence. Ce qu’on y découvre est fascinant. L’application des ces nouvelles connaissances dans les domaines de l’éducation, de la santé, des affaires, de l’économie a un impact positif sans précédent. Des changements positifs durables deviennent possibles.

On commence à réaliser partout les avantages à investir dans le bien-être. L’ONU a proclamé le 20 mars, « Journée internationale du bonheur » en Juin 2012. Le Bouthan est de plus en plus étudié ayant remplacé le Produit National Brut (PNB) par le Bonheur National Brut (BNB) en 1972. De plus en plus de ressources- argent et capital humain- sont investies dans la recherche  universitaire à travers le monde. Les résultats de recherche sont efficaces, accessibles et facile à appliquer. C’est une source inestimable d’interventions pour les coachs à tous les niveaux. Aujourd’hui, j’invite les coachs qui ne connaissent pas le domaine à être curieux et à aller fouiller. Le fait d’utiliser des interventions validées scientifiquement dans notre pratique contribue à donner à notre profession une reconnaissance tant attendue et si méritée. Les coachs font partie intégrante de ce mouvement positif depuis bien longtemps déjà.

Brièvement, on appelle Psychologie Positive (PP) la branche de la psychologie qui étudie scientifiquement le bonheur et le bien-être qu’il ne faut pas confondre avec la pensée positive. On y étudie, en autres, les forces, les émotions positives et négatives, la résilience, la pleine conscience (mindfulness), l’épanouissement (flourishing) et le bien-être (well-being). La collaboration avec la neuroscience moderne aide les scientifiques à étudier maintenant des concepts abstraits, tels la cognition et les émotions ainsi que leurs impacts au niveau cellulaire. La relation corps-cerveau-esprit prend de plus en plus d’importance dans les recherches.

Ces recherches multidisciplinaires fournissent  des données probantes et excitantes à découvrir car ils modifient certaines de nos croyances acquises et certains états de pensée (mindset) qui nuisent à notre quête du bien-être. Un exemple concret est la relation qui existe entre les variables « Succès et Bonheur ». Est-ce le succès qui amène au bonheur ou c’est l’inverse, en d’autres mots, le bonheur favorise- t’il le succès? Simple question. Y répondre entraîne des changements majeurs dans nos choix de vie.

La majorité des gens pensent qu’en changeant leurs circonstances de vie telles, accroître leurs revenus, avoir une carrière plus prestigieuse, vivre dans une maison de rêve, acheter une nouvelle auto, vont les rendre plus heureux. Pourtant, la recherche démontre que ces changements de situation n’ont pas les résultats espérés (Sheldon & Lyubomirsky, 2006a). En effet, on vit un pic de mieux-être de courte durée lorsqu’on obtient ce dont on rêvait. Rapidement, on retourne au même niveau de bonheur qu’avant, l’humain ayant une grande capacité d’adaptation. Plusieurs recherches supportent cette conclusion. Combien de personnes sont donc à la poursuite d’un bonheur éphémère, nous-mêmes, les coachs et nos clients?

Vivre en croyant que le succès procure le bonheur cause encore beaucoup de souffrances sur la planète. La science offre une alternative. C’est plutôt les gens heureux qui expérimentent les succès. C’est simple mais important de faire la distinction. Être heureux, appréciatif, en paix avec soi-même devient alors une priorité. Nous avons la responsabilité de développer notre propre bien-être. Ce n’est plus un acte égoïste et centré sur soi-même que de « prendre soin de soi ». Bien au contraire, le bonheur est contagieux. Lorsqu’on est heureux, les autres autour de nous en profitent autant. Donc, lorsque nous pensons au bonheur en premier, au succès en deuxième, notre motivation et nos actions se transforment. Les changements sont positifs et durables car en accord avec nous-mêmes.

C’est ce que Shawn Achor explique dans son livre, « The Happiness Advantage: The Seven Principles of Positive Psychology that fuel Success and Performance at Work ». Il explique comment ce principe de cultiver notre propre bonheur et notre optimisme est bénéfique pour nous tous au travail. Nous devenons plus motiver, efficient, résilient, créatif, et productif. Nous vivons une spirale positive montante, nous sommes plus heureux et plus performants. La science démontre que de s’intéresser au bien-être de ses employés est un investissement profitable. Ce qui est excitant selon Achor, c’est que l’on remarque un réel intérêt des leaders dans le monde pour ce nouveau concept de rentabibilité.

En conclusion, la Psychologie Positive se veut une science appliquée et les propositions d’interventions proposées sont pertinentes à la pratique du coaching en plus d’être une source d’information sur les dernières découvertes scientifiques sur le comment et le pourquoi du bonheur et du bien-être. Elle offre aussi au coach un coffre d’outils, de techniques et de stratégies variés et validés utiles dans l’accompagnement de nos clients. Ces activités sont souvent des petits changements rapides et simples à effectuer avec de grands bénéfices pour  ceux qui les pratiquent régulièrement. J’espère que j’ai réussi à piquer votre curiosité sur le sujet. C’était mon intention.

Sites à consulter : www.positivepsychologycanada.com; www.ippanetwork.org; www.psychologie-positive.net

Martine LaBrèche Praticienne en Psychologie Positive