14 juin 2013

Bâtir les fondations, avec le souci de la déontologiepar Comité d’Éthique et Déontologie

Bâtir les fondations, avec le souci de la déontologie

Toujours avec l’intention de poursuivre la réflexion amorcée dans les articles précédents, la réflexion s’élargit ce mois-ci au rapport de la déontologie avec les deux premières compétences regroupées sous le chapitre  « Bâtir les fondations ». En guise de rappel les voici résumées telles que traduites par Marcel Gemme MCC.

Compétence 1 : Respecter les règles d’éthique et les normes professionnelles – Comprendre les règles d’éthique du coaching ainsi que ses normes professionnelles et être habile à les mettre en pratique dans toute situation de coaching.

Compétence 2 :Clarifier la convention de coaching. Habileté à comprendre ce qui est requis dans l’interaction spécifique de coaching et à arriver à une entente dans cette perspective avec le nouveau client potentiel, quant aux modalités du processus de coaching et à la nature de la relation qu’il sous-tend.

Comment êtes-vous concerné par le code de déontologie, en tant que coach?

En passant par  l’étymologie,  la comparaison de différents codes de déontologie nous ont permis, dans l’article du mois de mai, de faire  non seulement les distinctions entre éthique et déontologie, mais également à voir comment  les réflexions du coach et ses choix peuvent être influencés, orientés, déterminés par la déontologie à différents moments de sa pratique. Un moment stratégique est celui de la clarification de la convention de coaching, objet de la deuxième compétence. Dans un premier temps, rappelons l’engagement du coach membre d’ICF par rapport au code de déontologie d’ICF.

Le code de déontologie d’ICF donne 28 repères déontologiques regroupés dans 4 sections portant sur 4 grands thèmes.  

  • la conduite professionnelle générale,
  • la conduite professionnelle à l’égard des clients,
  • la confidentialité
  • les conflits d’intérêt.


Un membre d’ICF s’engage à  honorer ces obligations déontologiques.  L’engagement est le suivant : « Si je contrevenais à cet   engagement ou à quelque partie du Code de déontologie de l'ICF, j'accepte que l'ICF, à sa seule discrétion, m'en tienne responsable. En outre, je conviens que ma responsabilité à l'égard de l'ICF puisse entraîner la perte de mon adhésion à l'ICF et/ou de mon accréditation ICF ».

Les coaches qui appartiennent à des ordres professionnels, qu’ils soient ou non membres de ICF ont un code de déontologie qui normalement  détermine ou définit  les  obligations de leur membre en tant que professionnel envers le public, envers le client et envers  la profession. (http://gpp.oiq.qc.ca).  La croyance générale est qu’en cas de problème,  un coach sera jugé en fonction des règles dictées par « l’Ordre auquel il se réfère dans ses interventions »  ou « dans lequel il agit ». Ce n’est pas toujours si clair, ni simple. Dépendant du type de problème, du type de plainte, un coach pourrait être jugé en fonction des codes des différents Ordres professionnels auquel il appartient sans oublier celui de l’entreprise dans lequel il œuvre.  Chaque situation est unique. Il est de la responsabilité du coach de vérifier cette information auprès de ou des Ordre(s)  professionnel(s) auxquels il appartient et de rédiger sa convention de coaching en conséquence (compétence 2).

La déontologie dans la pratique du coaching

Le coach dans sa pratique peut être confronté à des questionnements ou des dilemmes. Les motifs et les modalités peuvent varier.  En en faisant une compétence ICF,  met en lumière  l’importance de la clarification du mandat. D’où l’intérêt de s’y arrêter.  Il y a plusieurs façons de rédiger et surtout de clarifier une entente. Les obligations de l’entente croisent les exigences de la déontologie. Chacun des thèmes relevés dans le code de déontologie peut être en cause. Les modèles de Convention standards ne sont pas à l’abri de fautes. Les risques d’une mauvaise entente sont aussi nombreux que subtils. Les cultures organisationnelles dans lesquelles s’inscrit le coaching doivent parfois être prises en considération. Des enjeux de confidentialité peuvent émerger pour les motifs les plus divers.  L’entente comme tous les autres gestes du coach doit respecter les balises du code de déontologie.  Valider une entente et/ou une Convention en croisant son contenu avec le code de déontologie permettrait de vérifier si cette entente respecte le code de déontologie de ICF ou d’un Ordre professionnel d’appartenance. Combien d’entre nous avons fait cet exercice? Même convaincus de  l‘importance de la déontologie, comment la mettons-nous en pratique au point de départ, dans la formulation de l’entente de coaching et/ou la rédaction d’une Convention?

Conclusion

Comme ICF n’est pas un Ordre professionnel,  l’importance donnée à l’observance du devoir de la première compétence des coachs « Respecter les  règles d’éthique et les normes professionnelles » est essentielle pour préserver la crédibilité de la pratique du coaching. Tout coach a ses propres schémas d’analyse. Avoir un questionnement éthique demande de composer avec ces schémas, de les réviser et de les améliorer s’il y a lieu et ce en considérant les différentes perspectives (client payeur, coaché, coach, enjeux organisationnels et socio-politiques etc.)  Être sensible à comment la déontologie joue au moment de définir, clarifier et ratifier l’entente de coaching est garant d’un démarrage éthique. La qualité de plusieurs aspects du reste du de la démarche en découlera.

Questions

  1. Quelle attention portez-vous à la conformité d’une Convention de coaching avec le code de déontologie de ICF et/ou celui d’un Ordre professionnel auquel vous appartenez?
  2. Quelles seraient les conséquences pour vous d’une non-conformité? Quelles seraient vos options? 

 

Références

Comité d’Éthique et Déontologie ICF Québec