15 février 2010

L’influence du coaching dans une culture de tâtonnementpar Jean-Pierre Bekier, PCC

Pourquoi le coaching prend-t-il cette place sans cesse  grandissante au sein de notre société et de nos organisations ?  Candidement, nous pourrions répondre : le coach est bienveillant, il  écoute activement et il n’y a pas de mauvaise réponse. Bonne réponse ! Allons  un peu plus loin.

Depuis la nuit des temps l’individu attribue sa  capacité d’adaptation à sa performance et au contrôle qu’il exerce sur les  défis quotidiens de son existence. Ce mode de pensée mécaniste nous a  naturellement dirigés vers une culture de performance basée sur la somme de nos  connaissances, de nos habitudes, de nos représentations subjectives et monologiques,  de nos certitudes et scénarios passés.   Tout ceci constitue notre « Encyclopédie de vie ».

La complexité et l’accélération effrénées des  changements imposés par la société d’aujourd’hui dérangent et bousculent cette  «encyclopédie de vie ». Paradoxalement c’est ainsi que nous pouvons progresser et  élargir notre champ des possibles   vers plus de liberté et plus d’autonomie dans nos  façons d’être et d’agir. Cette complexité et cette accélération des changements  influencent l’efficacité de nos stratégies adaptatives qui, sans de  continuelles constructions et reconstructions, deviennent rapidement biodégradables  et inadéquates.

Sommes-nous donc rendus dans une culture de  tâtonnement, une culture de l’immédiat où le moment présent et l’improvisation  prennent une importante place ? Selon J.Harris Microsoft auteur de « The  sense of mastery was gone », loin de nous les contes de fées où le vieux  sage, partageant son expérience et « sa solution idéale », guide le  héros sur la bonne voie. Ce postulat est également constaté dans les aventures  d’Harry Potter où Dumbledore, le grand magicien de Poudlard, s’attend à ce qu’Harry  découvre par lui-même l’utilisation d’objets.

Le coaching semble prendre racine et s’inscrire dans  l’énergie de cette nouvelle culture de tâtonnement et d’improvisation. Dans  cette optique, je veux partager avec vous quatre principes que je trouve forts  utiles dans mes accompagnements en coaching.
P1: La variété requise :Plus  un individu possède de flexibilité de comportement, de pensée, et d’émotion,  plus il contrôle ses actions pour réaliser ses projets. P2: La motivation intrinsèque : Une  personne motivée intrinsèquement préfère des tâches exigeantes, réagit à  l’échec par l’effort qui lui permet de renforcer sa ténacité et sa créativité et  présente une forte estime de soi.    

P3: Le libre arbitre :Trois conditions essentielles : - sortir de son  fonctionnement automatique :  être  conscient et agir de façon intentionnelle - comprendre le sens de nos actions, pensées et émotions. -  être la cause  et l’origine de nos actes et agir volontairement sans y être forcé,  indépendamment de facteurs externes.

P4: La croyance d’efficacité : Influence  la conduite, l’énergie investie dans l’effort, la persévérance, la résilience à  l’adversité, le niveau de stress ou de dépression. Si une personne estime ne  pas pouvoir produire des résultats elle n’essaiera pas de les provoquer.

Léonard de Vinci prétendait que l'aptitude d'un  individu à embrasser l'incertitude, l'ambigüité, l'inconnu et le paradoxe est  un aspect fondamental du génie. De cette nouvelle culture nous pouvons  percevoir toute l’efficacité de la complexité du travail d’accompagnement en  coaching. Il repose sur la conscientisation, l’exploration, la sensibilisation  et l’influence dans un profond respect des frontières du libre arbitre de notre  coaché.

Jean-Pierre Bekier, PCC PCC